03/10/12
Sisterhood can change the world
20 years ago, when Ganeshpura village's women started their struggle to obtain lands, they just got sneers and contempt. They were even ignored by the authorities of the region, known as conservative and patriarchal.
It was because they were women, but also because they belonged to a low and poor caste of the Hindu society.
Even for their husbands and families, it was unthinkable that those uneducated women could be given land to grow.
"It's hard to believe the life we had and the way we were treated," says Geeta Senma, 45 years old, one of the women working in the land.
"We had no land, no respect, no rights. It's been a long, hard struggle, but look around and see what we have achieved with the land we fought so hard for. It's really due to our strength as a group to fight for our rights."
The land Geeta and 54 other women's are growing is now luxuriant, but it was at the beginning a dry land. It spreads around 10 acres, the side of eight football fields, and the women cultivate every kind of plantations, from the lemon tree to the cotton, for their cooperative, the Ganeshpura Vanalakhsmi Cooperative.
They succeed so well thanks to the SEWA (Self Employed Women's Association), an organization that fights for the women's labor rights, and to the "sisterhood" they founded there.
LIFE WITHOUT LAND
Landesa, a charity organization, said that there were around 15 millions families that are moneyless and landless.
If there are a few of them that are led by women, for most of them, wives and daughters have no rights, because of the traditional discrimination against women.
Those who belong to low caste, like the Ganeshpura, must work in neighbor's properties to eke out miserable wages.
"We did not send our children to school. We had little to eat - mainly eating chapatti (flatbread) with tea or with chilli twice a day. Some days we got vegetables but mostly not."
Along to the cooperative, the community had no drinking water and no toilet, and they couldn't treat their children, because medicines are too expensive.
The rest of the society kept them away, forbade them to look on public festivals or to express themselves at the village council.
After they visited the Ganeshpura village, in the late 80's, and saw the women's condition there, SEWA organized reunions with female villagers, to help them to understand how strong they were as a group, and propose them to create a cooperative.
After three years of hearing men's jeers and insults, they finally obtain a 30-year lease for the land. Now, the cooperative members earn thirty times more than before, have toilets, access to water, and send their daughters to school.
SISTER POWER
SEWA, which has 1.3 million members, with the two-thirds that belong to the rural world, helps its members to get an employment and their self-reliance tanks to cooperatives like the Ganeshpura Vanalakhsmi Cooperative.
"It is very important for women to come together, to have that feeling of solidarity and sisterhood. It gives them recognition of their worth and gives them the confidence to speak out for their rights."
In addition to help women to raise their voices, SEWA supplies them with them tools, equipment and formation. It also created a protected market based on all the cooperatives it founded.
"The strength of SEWA is in its members, who take action to improve their livelihoods," says Roberto Zagha, the World Bank's country director in India.
"We decided to take control of our lives and we have not only improved our lives, but also gained identity, confidence and respect from those who shunned and mocked us," adds Geeta Senma.
"People look at us in awe now. We have been in airplanes to conferences in countries like Malaysia and Thailand to share our experience. Before we were scared to even cross the road in big cities."
Opinion: Nowadays, India is governed by a woman, and the constitution forbids discrimination. But there is still contempt for women, especially in the rural world. As with the caste issue, it's rooted in traditions and therefore it's very hard to change attitudes. We see however that it's possible for women to recover their rights by mobilizing.
Fraternité au féminin
Lorsque, il y a 20 ans, les femmes du village Ganeshpura ont commencé leur combat pour obtenir des terres, elles n'ont reçu que des moqueries de la part des hommes et du mépris de celle de leurs voisins, et ont même été ignorées par les autorités de la région de l'ouest de l'Inde, connue comme conservatrice et patriarcale.
Si elles ont obtenu aussi peu de considération, c'est déjà parce qu'elles étaient des femmes, mais aussi parce qu'elles appartenaient à une basse et pauvre caste de la communauté hindoue, dont les membres étaient méprisés au point qu'on leur interdisait d'utiliser le puits du village, de peur qu'ils ne "contaminent" l'eau.
Même pour leur mari et leur famille, il était tout à fait inconcevable que l'on puisse donner des terres à des femmes pauvres et analphabètes, et surtout qu'elles puissent les faire fructifier.
"C'est difficile d'envisager la vie que nous avons eue, et la façon dont nous avons été traitées" déclare Geeta Senma, 45 ans.
"Nous n'avions ni terres, ni respects, ni droits. Cela a été une longue lutte acharnée, mais regardez autour de vous et voyez ce que nous avons réussi à accomplir avec ces terres pour lesquelles nous nous sommes tellement battues. Tout ça grâce à la volonté collective de se battre pour nos droits."
La terre que cultive maintenant Geeta et 54 autres femmes de son village de l'Etat de Gujarat n’était autrefois qu’un terrain inculte, mais est devenue, après avoir été infestée de scorpions et de serpents, une vaste plantation luxuriante et lucrative.
Sur 10 hectares - environ 8 stades de football - elles font pousser de tout : des pommiers, des citronniers, du coton et du blé, pour leur coopérative "Ganeshpura Vanalakhsmi".
Selon elles, leur succès repose sur la "sororité" omniprésente dans la SEWA (Self Employed Women's Association), la plus ancienne et plus importante association pour les droits des femmes au travail, qui les encourage à se battre pour obtenir des emplois et des terres.
VIVRE SANS TERRE
Landesa, une organisation philanthropique, estime à environ 15 millions le nombre de familles qui sont à la fois pauvres et sans terre.
Quelques unes de ces familles sont dirigées par des femmes, mais peu d'entre elles ont des droits juridiques ou de succession, à cause de la conception discriminatoire traditionnelle de la femme.
D'autres, comme les femmes de Ganeshpura, viennent de basses castes et ont souvent été marginalisées. Elles étaient obligées de travailler pour des propriétaires terriens pour un revenu misérable.
"Nous n'envoyions pas nos enfants à l'école. Nous avions peu à manger- en général du chapatti (pain plat) avec du thé ou du piment deux fois par jour. Certains jours, on avait des légumes, mais c'était très rare"
La communauté n'avait pas d'eau potable ou de toilettes, disent les membres de la coopérative. Les enfants ne pouvaient pas être soignés, les médicaments coûtant trop cher.
Le reste de la société les maintenait à l'écart, les empêchant d'assister à des festivals publics, de s'exprimer au conseil du village ou même d'acheter du lait au même fournisseur que les villageois d'une caste supérieure.
Après avoir visité à la fin des années 80 le village de Ganeshpura et appris les problèmes auxquels étaient confrontées les femmes et leurs communautés, l'organisation SEWA a organisé des réunions avec les villageoises pour qu'elles se rendent compte de leur pouvoir en tant que groupe pour créer une coopérative.
Après trois années passées à entendre les quolibets et les insultes des hommes, elles ont finalement réussi à obtenir un bail de 30 ans pour un terrain et l'enregistrement de leur entreprise. Désormais, les membres de la coopérative gagnent plus de trente fois plus qu'auparavant, ont l'eau courante et des toilettes dans leur maison et envoient leur filles à l'école.
FRATERNITE FEMININE
SEWA, qui compte 1,3 millions de membres, et dont les deux tiers font partie du monde rural, aide ses membres à obtenir des emplois et à devenir auto-suffisants grâce à des coopératives comme Ganeshpura.
"Il est très important pour les femmes de se rassembler et de ressentir ce sentiment de solidarité et de sororité. Il leur donne la reconnaissance de leur valeur et la confiance nécessaire pour revendiquer leur droits"
Le travail de SEWA ne s'arrête cependant pas à aider les femmes à faire entendre leur voix.
Elle fournit aussi des outils, de l'équipement et de la formation à ses membres, ainsi qu'un marché garanti pour ses plus de 100 coopératives.
"La force de SEWA repose sur ses membres, qui prennent des mesures pour améliorer leur conditions de vie" explique Roberto Zagha, le directeur de la Banque mondiale d'Inde.
"Nous avons décidé de prendre le contrôle de nos vies, et nous les avons non seulement améliorées, mais nous avons aussi gagné une identité, la confiance et le respect de ceux qui nous ont ignorées et qui se sont moqués de nous" renchérit Geeta Senma.
"Les gens nous regardent maintenant avec respect. Nous avons pris l'avion pour des conférences dans des pays comme la Malaisie ou la Thaïlande pour partager nos expériences. Avant, nous avions peur de juste traverser la route dans une grande ville"
Opinion : Même si l'Inde a déjà été et est toujours dirigée par une femme et si la constitution interdit aujourd'hui les discriminations, celles-ci persistent toujours, en particulier dans le monde rural. Tout comme les problèmes des castes, elles sont ancrées dans les traditions, et il est par conséquent très difficile de faire changer les mentalités. On voit cependant qu'il est possible pour les femmes de conquérir leurs droits en se mobilisant.
Valentine
http://www.newsindia-times.com/NewsIndiaTimes/20120308/4986795057874413407.htm
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